VINCENZO CARROGiornalista
Alcuni dei suoi articoli in francese
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Le Messager du Canal de Suez, 17-2-1930
17 Février, date fatidique immortalisant l'entrée en vigueur du nouveau tarif douanier. Qu'est-il a prévoir? Mystère impénétrable! Nous avons, tant qu'il nous a été possible, consulté nos personnalités locales de la finance et du commerce; il faudrait un volume pour relater les opinions diamétralement opposées qui surgissent quant à la conséquence future faste ou néfaste que ce projet (réalisé aujourd'hui) entraînera à l'avenir.
Economiquement la hausse raisonnée des droits de douane constitue pour le pays qui la pratique un protectionnisme sain, équitable et favorisant au maximum l'expansion de l'Industrie Nationale. Ici, à notre modeste avis, ce n'en est pas le cas; la théorie est bonne, mais que nous réservera l'application pratique ?
Cette loi, ne pouvait-on pas mieux l'étudier dans ses moindres détails, en évitant ainsi de s'exposer a la risée publique, dont l'augmentation sur les eaux minérales (des sources font absolument défaut en Egypte) en constitue le plus ineffable exemple.
Et puis cette gaffe impardonnable (qui selon le «Times» a fait rire le monde entier) de divulguer le projet deux mois à l'avance, ne constitue-t-elle pas la preuve la plus évidente de l'incompréhension de qui de droit au sujet de notre malheureuse situation économique ?
Et nous en ressentons déjà les conséquences, insensibles pour le moment, mais désastreuses plus tard. L'encombrement fantastique des quais tant à Alexandrie qu'a Port-Saïd, n'est-ce pas l'obscure menace de la crise qui éclatera avec une violence des plus extrêmes.
Car la situation est bien simple: le gouvernement doublera ses revenus douaniers, d'autre part la vie subira automatiquement une hausse qu'on estime du l5 % à 20 %.
Jusqu'ici, rien d'anormal, puisque au fond tout reviendrait au même, les répercussions atteignant également toute l'échelle sociale. Mais le point susceptible d'effrayer même les plus optimistes est l'excès de l'importation, atteignant presque le quadruple du normal.
Car la gaffe dont nous parlions tout-a l'heure à donné bonne source de spéculation; malheureusement tout le monde s'est cru en droit de se fournir de marchandises outre mesure avant la rentrée en vigueur du nouveau tarif. Donc, selon notre humble opinion, ce sont justement ceux qui ont davantage spéculé, qui les premiers en souffriront les pires conséquences.
Et c'est, non seulement à cause de la récente modification de certains tarifs, comme pour les allumettes, farines, sucre, huiles etc., mais parce qu'il est matériellement impossible à la population de l'Egypte d'absorber le surplus de l'importation normale.
Qu'arrivera-t-il donc? Les commerçants devront bien d'une façon ou de l'autre rentrer en possession de leurs disponibilités liquides, ce qui amènera la vente à perte, prélude inexorable de la faillite. Et pour les stocks de marchandises de nature avariable, ou tout au moins détériorables, la situation ne s'en vérifiera que bien pire.
Ces jours-ci le mauvais temps et les pluies abondantes ont causé de graves dommages aux énormes quantités de sucre et de farine entassées en plein air. Les pertes n'en sont que fictives, car il serait superflu d'ajouter que toutes ces marchandises étaient préalablement assurées. Donc tant pour le pays que pour les propriétaires eux-mêmes, cette pluie a été un aide providentiel à la réalisation liquide d'un capital qui aurait périclité rien que pour avoir tenté de se redoubler.
Le Messager du Canal de Suez, 28-3-1930
L'Egypte a célébré avant-hier le soixante-deuxième anniversaire du Roi. …
[*]
La soixante-deuxième année du Souverain bien-aimé a été magnifiquement remplie. Premier ambassadeur de l'Egypte, le Roi a porté à l'étranger l'expression de l'évolution et de la renaissance de son pays. Par ses visites a l'Allemagne, a la Tchécoslovaquie et a la Suisse, complétant ainsi sa tournée dans les principaux pays d'Europe, il a fait revivre dans l'esprit européen la civilisation de l'ancienne Egypte qui est maintenant en complet épanouissement, sous le règne de la dynastie du Grand Mohamed Aly. Et par les réceptions chaleureuses qui furent faites a Sa Majesté, les gouvernements et les peuples européens ont marqué toute la sympathie qu'ils témoignent envers les aspirations au progrès de ce pays.
Tout dernièrement encore, la visite officielle des Souverains belges, rendant au Roi Fouad la visite qu'il fit à Leurs Majestés en 1927, a été le plus éloquent témoignage de l'estime dont jouit le Roi d'Egypte auprès des familles régnantes d'Europe et de leurs sujets.
Enfin, coïncidence heureuse, l'anniversaire a été célébré le jour même ou la délégation officielle est arrivée à Londres pour entamer des négociations avec le gouvernement britannique. Jouissant de la confiance unanime de la nation et forts du précieux appui du Souverain, les délégués de l'Egypte sauront faire entendre la voix du pays et soutenir ses revendications. Ainsi, les négociations s'ouvrent sous les plus heureux auspices.
Notre ville était, avant-hier, en fête. Sur les administrations gouvernementales, sur les Consulats, les Banques, les
Sociétés, les maisons des particuliers, les drapeaux claquaient joyeusement.
Dans les rues circulait la foule gaie, propre aux grands jours.
A midi, 21 coups de canon furent tirés.
A 5 heures S. E. Mourad Mohsen Bey, Gouverneur du Canal, donnait au Parc Municipal un Thé auquel assistèrent le Corps Consulaire au complet, le Commandant de la Police, les Titulaires des différentes Communautés Religieuses, la Presse, les Hauts Fonctionnaires du Gouvernement, les Chefs de la Compagnie du Canal, les Conseillers Municipaux, les Directeurs d'Agences Maritimes et Maisons de Banque, les personnalités de la Finance et du Commerce, ainsi que plusieurs notables de la ville.
Le jardin municipal offrait un aspect des plus féeriques. La magnifique tente érigée pour les Autorités, les petites tables parsemées sur le gazon et aménagées avec un goût exquis, (nous en félicitons de tout cœur l'Administration Simonini qui s'est réellement surpassée en cette circonstance, surtout aussi pour le faste de son service) les gracieuses décorations du parc, la foule selecte et cosmopolite en tenue de cérémonie, le tout formait un spectacle d'une rare splendeur.
Le thé a été servi dans une atmosphère de la plus franche gaité alors que la Musique Egyptienne faisait entendre ses
plus beaux morceaux.
Ce brillant évènement mondain prit fin à 6 h,30 p.m. et les invités exprimèrent, en partant, à S .E. Mourad Mohsen Bey, leurs chaleureux remerciements pour sa cordiale réception.
[*] NOTA:
Fuad I d'Egitto (1868-1936) era stato Sultano dal 1917 e poi Re a partire dal 1922, quando l'Egitto aveva ottenuto l'indipendenza nazionale, con la formale cessazione del protettorato britannico. Il suo titolo completo era Re dell'Egitto e del Sudan, Sovrano di Nubia, Kardofan e Darfur.
Le Messager du Canal de Suez, 4-4-1930
Sir Henry Barker, président de la Chambre Britannique de commerce du Caire a démissionné. Cette démission, en raison des négociations présentes, revêt une importance particulière, d'autant plus que dans son dernier discours il avait attaqué violemment les propositions britanniques. «La conclusion d'un accord est une atteinte aux intérêts de l'Empire - avait-il dit - et la suppression des capitulations mettrait en danger la vie et les biens des Etrangers en Egypte.»
Pour nous, ce discours nous paraît bien bizarre, surtout prononcé au moment où la délégation égyptienne négocie à Londres un traité d'alliance avec le gouvernement britannique, sous les auspices les plus favorables.
Selon la presse indigène la virulence de ces attaques doit être attribuée à la destitution de Lord Lloyd, car la Chambre de Commerce et la colonie britannique ont perdu en lui un ami sincère qui ne manquait aucune occasion d'appuyer le commerce et les intérêts de ses compatriotes.
L'affaire n'est donc pas - dit le Balagh - une question de protection de la vie et des biens des Etrangers. C'est une question d'intérêts financiers de la colonie britannique. C'est une atteinte aux intérêts égyptiens et étrangers en général, au profit des intérêts matériels des sujets anglais.
Qu'adviendra-t-il lorsque les milieux britanniques prendront connaissance des élucubrations de Sir Henry Barker? Bien entendu les organes conservateurs se feront remarquer par un redoublement de violences. Ils ne manqueront même pas de dire que toutes les colonies européennes sont surexcitées et que la Nation, égyptienne entière est livrée à l'anarchie.
L'éminent politicien anglais. Mr. Henderson, Ministre des Affaires étrangères, a dit dans son discours inaugural que l'Egypte est digne de prendre le rang d'une nation indépendante, souveraine et libre.
[*]
Et le premier échelon est - selon le YOM - la suppression des capitulations qui constituent pour l'Egypte un joug intolérable paralysant ses plus nobles efforts.
Ce ne sera donc pas la démission de Sir Henry Barker, ni les autres manœuvres des conservateurs anglais, qui empêcheront au cabinet Macdonald de reconnaître les Droits d'un Peuple !
[*] NOTA:
Sebbene fossero trascorsi otto anni dalla formale cessazione del protettorato britannico, l'Egitto era rimasto soggetto a molteplici vincoli ed interferenze da parte del Regno Unito.
Le Messager du Canal de Suez, 18-4-1930
En ce qui concerne cette question l'article 9 des propositions Henderson - Mohamed Mahmoud dit:
«Art. 9.-En vue de faciliter et d'assurer à Sa Majesté Britannique la protection du Canal de Suez, comme voie de communication essentielle entre les différentes parties de l'Empire britannique, Sa Majesté le Roi d'Egypte autorise Sa Majesté Britannique a maintenir sur le territoire égyptien, dans des localités a désigner d'un commun accord, a l'Est du 32e degré de longitude, telles forces que Sa Majesté Britannique jugera nécessaires dans ce but. La présence de ces forces n'aura aucun caractère d'occupation et ne pourra, en aucune façon, porter atteinte aux droits souverains de l'Egypte.»
Les Egyptiens ont proposé le changement complet de cet article. Ils voulaient que les localités dans lesquelles les troupes britanniques seront maintenues, soient définies avec précision dès à présent.
La proposition égyptienne disait que cet article devrait reconnaitre le Canal de Suez comme un cours d'eau neutre qui sera protégé par les troupes égyptiennes, la présence des troupes britanniques sur le Canal, étant seulement autorisée en qualité d'alliée, jusqu'au moment où l'Egypte sera assez forte pour entreprendre elle-même toute la charge de la protection du Canal.
Cette proposition, les négociateurs britanniques, sous la forte pression des experts militaires britanniques; ont refusé de l'accepter, insistant pour qu'on stipule que le Canal est essentiel aux moyens de communication entre les différentes parties de l'Empire Britannique.
Après de longues discussions, qui, a plus d'une reprise ont failli tourner en crise, les deux parties ont convenu pour un texte, disant que le Canal étant un cours d'eau neutre et étant donné son importance pour les communications entre les différentes parties de l'Empire, S.M. le Roi d'Egypte autorise S.M. Britannique d'avoir un poste militaire près le Canal.
En ce qui concerne les localités, le côté britannique a insisté pour laisser cette question pour de négociations futures, après le vote du traité par les deux parties, laissant le texte sur ce point dans sa forme existante qui est indéfinie.
Néanmoins, Nahas pacha a insisté pour fixer ces localités, disant qu'il avait peur qu'en soumettant ce traité au Parlement, sans avoir fixée les localités, le Parlement ajournerait la discussion du traité, refusant de la ratifier, jusqu'au moment où ces localités seraient désignées.
Par la suite les négociateurs britanniques ont agréé a ce point de vue et, sur l'avis de leurs experts militaires, ont demandé que les forces britanniques soient établies à Port-Saïd, Ismaïlia, Suez, Abou Soueir et toutes autres localités qui pourraient être considérées nécessaires à l'Est, longitude 32.
Il a été même question d'occuper El-Arish. Ceci a été repoussé par les Egyptiens qui ont proposé que les forces militaires britanniques soient établies a Port-Fouad.
Cette suggestion a été l'objet d'une discussion animée et orageuse, durant toute une séance plénière; les experts militaires britanniques ont maintenu que Port-Fouad n'est pas propice pour une garnison importante, étant donné que les marais salants se trouvent dans son voisinage.
Après une longue discussion, les deux parties ont convenu que l'occupation sera limitée à Ismaïlia, les Anglais retenant l'aérodrome d'Abou Soueir et un point d'appui pour l'aviation à Port-Fouad.
Les Egyptiens, en modifiant l'article 9 et l'annexe y relative, ont insisté pour qu'il soit stipulé que la collaboration des troupes britanniques avec les troupes égyptiennes, dans la protection du Canal ne persistera que seulement jusqu'au moment où l'Egypte sera assez forte pour assumer elle-même cette charge.
A ceci, le côté britannique s'est opposé, mais finalement au cours de la réunion d'hier soir, il s'y est rallié.
Alors a surgi le différend au sujet de savoir comment sera-t-il décidé quand est-ce que l'Egypte aura atteint un degré suffisant de perfection militaire pour garantir la garde du Canal.
Les négociateurs britanniques ont suggéré que cette question sera réglée par accord commun entre les deux parties. Les Egyptiens ont insisté pour qu'il soit ajouté qu'en cas de désaccord, sur ce point, la question soit mise à la Ligue des Nations.
M. Henderson a réservé ce point jusqu'au moment de consulter ses collègues du Cabinet.
L'abondance des matières nous oblige a renoncer à la publication des discussions ayant trait aux autres questions, telles que durée et modalités du traité d`alliance et organisation de la police. Disons toutefois que sur l'issue de toutes ces questions, les Egyptiens, ainsi que les étrangers aimant cette terre hospitalière, ont été profondément déçus.
Puisque, en somme, toutes les concessions convenues aboutissent à l'adoption du même traité qu`il s'agissait de réformer d`une façon radicale.
Les optimistes ont à se reprocher d`avoir attaché une trop grande importance aux apparences favorables du début, apparences dues uniquement à la diplomatie raffinée des Anglais. Aussi nous excusera-t-on de déclarer que cette patine pompeuse, conférée aux négociations en cours, nous donne vaguement l'impression d'une merveilleuse mise en scène où nos malheureux Wafdistes jouent, bon gré mal gré, le rôle le plus ingrat.
On se souvient que ces négociations ont semblé, à un moment donné, définitivement péricliter; même il était déjà
question d`un imminent retour de la délégation égyptienne.
C'était sur l'écueil d'un Wafd intransigeant que les exigences britanniques se brisaient.
D`un coup l'espoir renaît, les séances reprennent, plus intensives. Qu'était-il arrivé ? La Grande-Bretagne cédait-elle au devant de la crâne résistance de Nahas Pacha ? Mais pas le moins du monde; une vieille expérience nous suggérait de rejeter d'avance cette hypothèse absurde.
Donc, la palissadement, si ce n'est pas d'un côté, c'est de l'autre. De fait, Nahas pacha, probablement dans la crainte de devoir s'endosser la responsabilité d`un échec total, a fléchi.
Ainsi, nous le répétons, toutes les questions arrêtées, jusqu'au moment d'aller sous presse, ne constituent que la plus évidente consécration du Traité présenté par l'Angleterre à Mohamed Mahmoud Pacha, lors des précédentes négociations.
Oui, la forme a changé, comprenant aussi quelques infimes modifications de détail, mais le fond en est demeuré tel quel.
Y a-t-il de quoi s'étonner ?
Le Messager du Canal de Suez, 25-4-1930
Le monde entier suit avec le plus grand intérêt les phases des négociations anglo-égyptiennes, et les analyse dans leurs moindres détails.
Ce traité se présente, en effet, d'une importance capitale, tant pour le généreux pays qui nous hospitalise, que pour la toute-puissante Angleterre.
Or, les dernières dépêches nous informent que les milieux politiques sont calmes et qu' il ne faut s'attendre à aucun évènement intéressant, avant le 29 courant.
La Délégation a, de son côté, profité des vacances de Pâques pour demander l'avis du Ministère d'Egypte sur certains points non encore éclaircis. Elle a agi, à notre point de vue, très sagement, puisque, en ce faisant, elle a préféré mettre au courant son pays de la situation, au lieu de s'endosser les responsabilités d'une issue funeste.
Notre confrère indigène le « Mokattam » se demande quelle sera la répercussion politique d'un tel renvoi et quelle en est sa signification. « Indique-t-il que le gouvernement britannique a changé de tactique et qu'il entend se montrer moins conciliant ? »
Cette supposition est confirmée par le fait de l'attitude hostile assumée par la presse londonienne qui, presque à l'unanimité, redouble de violence envers le Wafd et ses représentants.
Cependant une voix optimiste s'élève au-dessus des clameurs tendancieuses des conservateurs anglais: celle de Mr Spender, d'une colonne du « Daily News ». L'ancien membre de la Commission Milner constate que l'ajournement des négociations ne doit pas faire perdre tout espoir, vu que les choses se sont passées beaucoup plus vite qu'on ne le croyait. Il est préférable - dit-il - que les négociateurs égyptiens sondent l'opinion du Caire au lieu de s'exposer au rejet du traité qu'ils auraient signé a Londres.
De fait, le Dr. Ahmed Salah-el-Dine, secrétaire particulier du Président du Conseil, chargé de la mission délicate de porter au Caire les documents officiels, est arrivé à Alexandrie mardi soir, à bord d'un avion de l'Impérial Airways. Reparti immédiatement pour la Capitale, ce messager y est arrivé à 9 h. p.m. et s'est rendu d'abord à la Chambre des Députés, puis à la Présidence du Conseil, ensuite au Cabinet du Ministre des Communications, où les hauts fonctionnaires avaient été convoqués. Cette réunion s'est prolongée fort tard dans la nuit, et de nouvelles séances ont eu lieu Mercredi et hier.
« La Liberté » nous informe que toutes les tentatives faites par les nombreux journalistes, en vue d'obtenir des détails quelconques sur les négociations, sont demeurées`stériles.
Il est cependant résulté que les députés sont tous unanimes à reconnaître la nécessité de résoudre la question du Soudan en même temps que tous les autres points en suspens entre l'Egypte et l'Angleterre.
Cette accalmie politique, du moins apparente, qui dure depuis la veille des fêtes de Pâques, pourra-t-elle influer de façon décisive sur la conclusion rationnelle de l'accord ?
Nous nous le souhaitons de tout cœur; toutefois nous engageons la délégation officielle de garder, à la reprise des négociations, une attitude ferme et énergique. Qu'elle n'oublie pas surtout que la moindre faiblesse de sa part pourrait à jamais compromettre l'avenir radieux de la Nouvelle Egypte !
Le Messager du Canal de Suez, 12-5-1930
Il ne s'écoule pas un seul jour, sans que la presse ne nous communique d`autres nouvelles autour des persécutions religieuses dans la Russie des Soviets. L'attaque du Gouvernement contre le pouvoir de l'Eglise est en pleine efficience. On ferme églises et monastères, on saisit édifices, cloches, parements sacrés, on brûle les livres de prières et d'éducation religieuse, on arrête en masse, prêtres, évêques, croyants, on enrôle des procès pour résistance aux ordres du Gouvernement, on dissout les associations religieuses, on multiplie les cortèges et processions caricaturant les principes du culte, etc. etc.
Naturellement, tout ceci arrive - d'après la version officielle - à la requête de «l'opinion publique» des Soviets, et des «masses travailleuses» exaspérées - dit-on - par l'insolence de la caste religieuse; le Gouvernement refuse d'intervenir rien que pour ne pas s'opposer aux désirs de la collectivité.
Personne toutefois, même le plus naïf, ne peut prêter foi à cette justification officielle.
Croire à la supériorité des tendances antireligieuses et athées d'un peuple qui est considéré comme l'un des plus religieux du monde entier, est simplement absurde.
Il serait vain et inutile de citer à`ce propos les données statistiques. Avec un peu de bon sens l'on comprend que l'athéisme ne se développa que dans les cadres du Parti Communiste. Or, d'après le dernier recensement officiel, ce Parti compte environ un million de membres. Supposons que cette masse d'adhérents soit totalement disposée pour une conception de la vie antireligieuse (ce qui n'est pas en réalité: nous puisons des sources soviétiques mêmes que nombre de communistes, surtout dans les campagnes, sont encore attachés à l'Eglise); ce chiffre que représente-t-il au devant d'une population de 130 millions d'habitants ?
Quant à la zone neutre (surtout parmi les intellectuels et les ouvriers) il serait ridicule de vouloir attribuer a ces «Sans-parti» la moindre velléité hostile en ce qui concerne l'Eglise et ses institutions.
Un bon moyen imaginé par les Soviets pour combattre l'influence de l'Eglise, a été celui de favoriser clandestinement toutes sortes de sectes antireligieuses, En même temps, profitant des grandes scissions existantes au sein du Clergé, et sous prétexte de réaliser une réforme ecclésiastique dans l'intérêt même des fidèles, le Communisme Russe créa l'«Eglise Vivante», à laquelle nombre de Prélats donnèrent leur adhésion, dans l'espoir d'être mieux garantis dans le libre exercice de leurs fonctions.
Au lieu et place de l'ancienne bureaucratie ecclésiastique, soumise aux volontés du Czar les «vivants» avaient introduit une nouvelle bureaucratie, compromise par ses pactes avec le Gouvernement des Soviets.
Le défunt Patriarche Nichon, chef reconnu des «non-conformistes», devint le symbole de l'ancienne Eglise poursuivie et menacée dans ses convictions traditionnelles. Ses disciples, tout en évitant d'attaquer ouvertement le Pouvoir, opposèrent une tenace, quoique passive, résistance aux exigences des Agents du Gouvernement, et la lutte entre le droit de l'Eglise et l'arbitre de la dictature rouge, n'a pas cessé de sévir durant ces dernières années.
Toutefois, la semence de la dissension était jetée et elle porta ses fruits.
La «nouvelle politique» ne changea en rien la situation de l'Eglise. Toutefois, sous son influence indirecte, elle renforça sa position, vis-à-vis des Soviets, et peu à peu recomposa ses cadres, alors que plusieurs adhérents de « l'Eglise Vivante », s'en retournaient, désillusionnés, à l'ancienne Eglise.
La nouvelle offensive déclenchée contre l'Eglise a lieu en 1928: elle coïncide, et pour cause, avec la recrudescence de la lutte contre les «Kouleks». Cette fois-ci il ne s'agit plus de compromis; c'est un coup décisif qui doit non seulement scinder l'Eglise, mais la détruire radicalement, et suffoquer tout esprit religieux incompatible avec la mentalité bolchévique.
L'initiative de la menée athéiste revenait aux «libres organisations des Sans Dieu» (bezbojniks). Ce sont, en effet, ces derniers qui ont organisé la menée`agressive contre la Religion, en pillant églises et monastères pour y établir des musées révolutionnaires, ou bien y instituer des cercles récréatifs communistes, salles de lecture, etc.
De plus, cette lutte acquiert une gravité particulière à cause de son intime affinité avec la croisade contre les paysans riches, organisée par les «bedniaks» (Sans-Terre).
Le cultivateur chassé de sa ferme, le paysan privé de son Eglise, désertent les villages pour former - comme aux temps de la guerre civile - des foyers de résistance, où le «Pop» est considéré comme le symbole de la rescousse.
Le plus grand péril pour le Pouvoir, réside justement dans cette confusion de motifs religieux et économiques.
Dans les forêts verdoyantes, dans les steppes infinies, la foi meurtrie d'un Peuple fomente l'imminente révolte.
Et à l'heure actuelle le Gouvernement combat une rude bataille.
Fort probablement, sa dernière bataille.
[*]
[*] NOTA:
Sappiamo ora che quella non fu proprio l'ultima battaglia, giacché il regime sovietico durò ancora una sessantina d'anni. Quella previsione fu comunque sostanzialmente profetica, visto il significativo contributo fornito dalla Chiesa al processo destabilizzante che provocò il collasso dell'Unione Sovietica.
Le Messager du Canal de Suez, 14-5-1930
M. Dino Grandi [*]
a prononcé le 9 crt. à la Chambre l'attendu discours sur la politique étrangère de l'Italie Fasciste.
Le Ministre commence en relevant que deux importants évènements internationaux se sont vérifiés cette année, à savoir la Conférence de la Haye avec l`acceptation du plan Young et la Conférence de Londres, sur le désarmement naval.
En ce qui concerne la Conférence de la Haye l'orateur fait l'historique des répartitions et les pactes qui ont précédé la conférence et rappelle les diverses phases des négociations.
En ce qui concerne l'Italie, a déclaré M. Grandi, le nouveau plan maintient non seulement l`équilibre entre payements et recettes italiens mais assure un complément considérable en faveur du trésor italien.
M. Grandi rappelle que sont tout à fait récentes les visites des Ministres de la Bulgarie, de la Hongrie et de l'Autriche qui ont reconnu, en exprimant la gratitude de leurs pays, à la contribution de l'Italie à la solution de graves problèmes. L'Italie fasciste a ainsi l'orgueil de s'être assumée pour la première, la tâche difficile de l'équilibre pacifiste entre les Etats de l'Orient européen. Le bon sens réaliste et humain de l'esprit italien est contraire au critérium par lequel, en évoquant l'application sévère des traités certains prétendent maintenir encore nettement l'injuste séparation entre vainqueurs et vaincus. Les traités ne sont pas éternels; mais si nous voulons qu'ils soient durables, il faut les adapter graduellement, avec justice, aux nouveaux besoins des réalités nouvelles.
Le Ministre des Affaires Etrangères, parle ensuite de la Conférence Navale. Il déclare que l'Italie a accepté l'invitation de participer à la Conférence de Londres contrairement à ce qu`elle avait fait pour la Conférence de Genève et 19-7, puisqu'il semblait qu'à Londres voltigeait un esprit nouveau.
Le Ministre Grandi relate ensuite avec beaucoup de détails les diverses phases de la Conférence et parle de la question de la parité italo-française. En réalité, il dit, les termes du problème posé par l'Italie, ont un caractère beaucoup plus vaste et général. La parité de la flotte italienne avec celle française, n'a pas été l'objectif qui a déterminé l'action de la délégation italienne à Londres. La conception de la parité navale est, pour nous, quelque chose de plus haut et de beaucoup divers du calcul arithmétique des forces belligérantes comparées; c'est le principe moral du nouveau droit international dont procède la mutuelle confiance entre les nations : c'est l'élimination de toute suspicion dans leurs rapports et ensuite la simple constatation de l'inutilité des réciproques armements. Pour cela, la délégation italienne a toujours insisté sur les besoins relatifs et jamais sur les besoins absolus. Peu de tonnes de navires suffisent, en effet, pour assurer la défense de tout un pays si celui-ci et les autres pays voisins ont eux aussi un petit tonnage.
Les nécessités de la défense d'un pays sont déterminés par des éléments géographiques, économiques et politiques, non d'une manière absolue, mais en relation des armements des autres pays. Le principe des besoins absolus n'est pas conforme au sentiment de l'obligation de solidarité internationale qui devrait être le seul motif qui détermine les rapports entre les nations.
Le Ministre a déclaré que l`Italie est toujours prête à reprendre avec la France les négociations interrompues, en se refusant de penser que soit impossible la conclusion d'un accord naval définitif.
La Conférence de Londres, continue l'orateur, a démontré que le problème des rapports italo-français va outre les confins particuliers des deux nations. La collaboration franco-italienne est le moyen indispensable pour que l'Europe puisse guérir de sa longue convalescence et s'acheminer vers une longue période d'activité prospère et féconde; parité de droits, parité de devoirs, voilà la seule base de justice sur laquelle puisse être construite une entente durable et qui puisse donner des résultats à l'avenir.
A la Conférence de Londres, dit M. Grandi, l'Italie fasciste s'est présentée avec un nouveau visage et une âme nouvelle. Deux stupides calomnies sont tombées; celle d'une Italie envahie par des belliqueuses turbulences et celle d'une Italie indécise de son action internationale.
Après trois mois de Conférence, à l'Italie a été assigné, de l'avis unanime et par la conscience du monde, la place qu'elle méritait dans la hiérarchie des Nations. L'Italie s'est rendue à Londres seule, n'ayant avec elle et pour elle que la conscience d'une juste cause à défendre, la connaissance et l'orgueil de représenter et d'avoir derrière elle toute la nation disciplinée, laborieuse et concorde. Quand à un certain moment est apparu possible l'accord sur des bases que nous avions déclarées inacceptables, la délégation italienne n`a pas hésité; mieux seuls que diminués; mieux seuls individués et individuables que confondus dans l'indécision du compromis.
______
[*] NOTA:
Dino Grandi, conte di Mordano (1895-1988), era stato nominato Ministro degli Esteri nel 1929 e mantenne poi tale carica fino al 1932, conferendo una straordinaria vitalità ed efficacia alla politica estera italiana. Il suo auspicio di pervenire alla mutua fiducia fra le maggiori Potenze ed alla mutua riduzione degli armamenti suscitò interesse e favorì il successivo accordo con la Francia. Tuttavia quella concezione così lungimirante era destinata a distaccarsi progressivamente dalla linea politica di Mussolini, che nel 1932 volle assumere personalmente il Dicastero degli Esteri ed allontanò Grandi nominandolo Ambasciatore d'Italia a Londra.
Le Messager du Canal de Suez, 1-9-1930
Comme on pouvait le prévoir, le Thé offert, Samedi à la Pépinière, par S. E. Ahmed Mahmoud Azmy, Sous Gouverneur du Canal et Président de la Municipalité, à l'occasion de l'heureux rétablissement de S. M. le Roi, a été des plus brillants.
Le cadre du beau parc municipal se prêtait à merveille à cette manifestation de loyalisme que notre ville tint à prodiguer à l'auguste souverain du pays. Les petites tables richement décorées et fleuries avec un goût exquis, conféraient aux deux ailes du jardin, un air de fête inusité.
S.E. Ahmed Mahmoud Azmy recevait, avec la courtoisie qu'on lui connaît, les invités, qui commencèrent d'affluer dès 4 h. 30 p.m.
Tout ce qui compte à Port-Saïd dans les plus hautes sphères sociales, avait répondu avec empressement à l'aimable invitation de Son Excellence; les membres du corps consulaire, les autorités religieuses, les titulaires de la Compagnie du Canal, les officiers supérieurs de l'armée et de la police, les hauts fonctionnaires du gouvernement, les magistrats des juridictions indigènes et mixtes, les directeurs des maisons de banque et de navigation, les personnalités de la finance et du commerce, les chefs d'établissements scolaires, les représentants de la presse, tant arabe qu'européenne, les conseillers municipaux, ainsi que les plus influentes notabilités indigènes et étrangères, s'y trouvaient réunis.
Pendant le thé, servi d`une façon impeccable par les Simonini's Hôtels, la Musique Nationale Egyptienne faisait entendre ses notes vibrantes et harmonieuses, exécutant un programme de choix.
La fête commencée à 5 h. p.m., ne prit fin que vers 6 h., 30. Les invités se retirèrent, très enchantés, gardant de cette splendide après-midi le plus agréable souvenir, et formulant des vœux pour un long, heureux et prospère règne de SM Fouad Ier.
Le Messager du Canal de Suez, 29-9-1930
Port-Saïd a acclamé Samedi Sa Majesté Fouad Ier, Roi d'Egypte.
Avec les années qui passent, les liens qui unissent le Souverain et son peuple deviennent plus étroits, et, d'année en année les bienfaits de la monarchie héréditaire se manifestent davantage, l'action sage et éclairée du protecteur tutélaire se conjuguant plus intimement avec le patriotisme inébranlable de la nation.
Le voyage de Sa Majesté a plus d'un sens et comporte plus d'une leçon. Elle permet d'abord au peuple d'exprimer sa gratitude et son loyalisme à son Roi. Les citoyens de ce pays connaissent désormais leur Souverain. Ils savent tout ce qu'ils lui doivent. Ils savent aussi tout ce dont le pays lui est redevable. C'est pourquoi, chaque fois que des évènements fortuits privent la nation de ses libertés, les Egyptiens, que rien ne saurait décourager, forment de leurs cœurs un rempart autour du Trône pour sauvegarder l'idée de tradition et d'unité.
Ainsi aucune intrigue n'est plus capable aujourd'hui de séparer le Roi de son peuple.
Ce pacte de fidélité, qui a des racines profondes et solides, est le meilleur gage pour l'avenir radieux de cette contrée si hospitalière.
Samedi, notre ville s'apprêtait à recevoir S. M. le Roi avec un éclat sans précédent. Les préparatifs qui s'étaient poursuivis fiévreusement épi talent au point. Toutes les rues longeant le port étaient magnifiquement pavoisées et décorées. De même les administrations de l'état, les maisons de banque, de navigation et de commerce, les établissements publics et nombre d'immeubles de particuliers, rivalisaient de richesse et de bon goût.
Des milliers d'ampoules électriques, en festons, couraient à perte de vue le long du quai, tant à Port-Saïd qu'à Port-Fouad, prêtes, la nuit, à lancer mille feux et à donner au port un aspect fantastique.
Partout des drapeaux et des oriflammes claquaient joyeusement au vent.
Inutile d`ajouter qu'en cette circonstance la Compagnie du Canal a fait preuve d'une prodigalité fastueuse, par l'exécution des somptueux travaux en l'honneur de S.M. Fouad Ier.
A 3h. 30 de l'après-midi, la presque totalité des invités se trouvaient réunis aux Bureaux de la Compagnie du Canal, où des chaises étaient placées le long du balcon, au rez-de-chaussée, donnant sur le port; soit juste en face de l'endroit où le yacht royal devait amarrer une heure après.
Les invités étaient affablement reçus par S.E. Azmy Bey, Sous Gouverneur, Président du Comité des Fêtes.
A 4 h. 20 des coups de canon retentissent. C'est le fort qui tire la salve de 21 coups, ce qui annonce que le « Mahroussa » est en rade.
En effet, on le voit entrer majestueusement, suivi par le bateau patrouilleur « Prince Farouk », qui a navigué de conserve avec le yacht royal.
La jetée, et le Boulevard Sultan Hussein, sont remplis d'une énorme multitude cosmopolite, qui a tenu à admirer l'entrée triomphale du « Mahroussa ». [*]
Des chalands, des pétrolettes et embarcations de toutes sortes, littéralement couverts d'oriflammes et de guirlandes fleuries s'avancent à sa rencontre. C'est tout un peuple en délire qui souhaite, avec sa spontanéité coutumière, la bienvenue à l'Auguste Souverain. Des musiques orientales et européennes entonnent des airs joyeux, et le yacht continue d'avancer, encore plus majestueusement, au milieu de cet enthousiaste et chaleureux accueil.
A 4 h, 30 le « Mahroussa » arrive à la hauteur du Siège de la Compagnie du Canal et y jette l'ancre. C'est le moment culminant et l'émotion gagne tout le monde. La musique militaire qui se trouve sur le débarcadère entonne l'hymne national égyptien, tandis qu'un détachement de l'armée rend les honneurs. Les invités, debout, applaudissent vigoureusement le Souverain, qui daigne remercier l'assistance, dont il connait le loyalisme à son égard.
Le yacht est bientôt encerclé par des centaines de canots où s'entasse une foule frénétique, et les «hourras» retentissent toujours plus formidables.
Aussitôt le yacht amarré, S.E. Ahmed Kamel Bey, Gouverneur du Canal, se rend à bord, présenter ses hommages au Roi. Les invités le suivent, par groupes, et ont ainsi l'honneur de serrer la main à Sa Majesté. Un registre tenu à la disposition des assistants, est aussitôt recouvert de signatures.
Les portsaïdiens qui sont montés à bord, (soit les autorités et les notables désignés par S. E. le Grand Chambellan, d'accord avec notre Gouverneur) ont eu la grande surprise et l'extrême plaisir de saluer S.E. Mourad Mohsen Bey, Sous-Chef du Cabinet royal. Cet éminent fonctionnaire, qui n'a laissé en ville, lors de son gouvernement, que d'excellents souvenirs, accompagne Sa Majesté, dans son voyage. Nous sommes très heureux d'enregistrer l'estime que S.M. le Roi daigne porter envers S. E. Mourad Mohsen Bey, auquel nous présentons, au nom de tous ses ex-gouvernés, l'expression de notre très vive sympathie.
Sa Majesté était accompagnée par L.L.E.E. le Président du Conseil, le Chef du Cabinet Royal, le Grand Chambellan, l'Aide de Camp, et le Ministre des Communications.
Le soir, la ville présentait un aspect féérique. Le port donnait une splendide vision d'irréel: les Bureaux de la Cie du Canal fastueusement décorés et illuminés, le « Mahroussa », le «Farouk», quelques remorqueurs et chalands, la grille douanière longeant les rives Afrique et Asie, les colonnes éclairant le port, tous les immeubles du Boulevard Sultan Hussein, sans exception, plusieurs édifices et chantiers de Port-Fouad, étaient magnifiquement enguirlandés de lampes électriques.
Le tout-Port-Saïd, ainsi que plusieurs milliers d'habitants de la banlieue circulaient en ville pour admirer enfin ce spectacle grandiose que constituait le port. Dans la ville, même, ainsi que nous l'avions dit plus haut pour les édifices décorés et pavoisés, étaient illuminées les administrations de l'état, etc.
Le «Mahroussa» a appareillé a destination de Suez, hier matin vers 5 heures, salué par une salve de 21 coups de canon. La Compagnie du Canal, a, pour la circonstance, ordonné toutes les plus grandes facilités transitaires au yacht Royal, qui a été escorte jusqu'à Suez par «l'Aigrette» et «l'Atlas» de la dite Compagnie.
Nous apprenons d'autre part que quelques hauts fonctionnaires de la Compagnie du Canal ont accompagné S.M. le Roi jusqu'à Suez.
[*] NOTA:
lo storico yacht reale "MAHROUSSA", costruito in Inghilterra nel 1865, era stata la prima nave a transitare nel Canale di Suez il giorno della solenne inaugurazione di questa via d'acqua (1869). La stessa unità, interamente ricostruita in Italia nel 1906, fu una delle prime navi dotate di turbine a vapore. Mantenne le sue funzioni di yacht reale fino al 1952, quando, in seguito al colpo di stato dei cosiddetti "Liberi Ufficiali", il Re Faruk (successore di Fuad I) dovette abdicare e navigò a bordo di essa dall'Egitto in Italia, nazione da lui prescelta per il suo esilio. La nave fu successivamente incorporata nel naviglio militare dell'Egitto con il nome di "EL HORRIYA". Essa permane tuttora in linea, pur essendo ultracentenaria, e viene utilizzata con tutte le cautele del caso per assolvere limitati compiti di rappresentanza.
Le Messager du Canal de Suez, 12-1-1931
Nous signalons deux articles parus récemment dans la presse française: la « Petite Gironde » de Bordeaux et l' « Intransigeant » de Paris.
Le premier est dû à la plume de Mr Jean de Granvilliers. Son jugement, ainsi que le fait remarquer fort judicieusement «L'Action Française», l`important organe nationaliste de Paris, est d'autant plus précieux à signaler, que ce journaliste n'est lié au Fascisme ni par des amitiés particulières, ni par des affinités politiques. Il est on ne peut plus indépendant. Le collaborateur de la «Petite Gironde», a fait en Italie un fort long voyage, un tour de quelques milliers de kilomètres Il a vu l'Italie nouvelle. Il raconte ce qu'il a vu. Ecoutons-le.
«Tout ce que l`on observe en Italie prouve que le pays est soumis à une volonté d`organisation puissante, résolue, efficace. Elle se manifeste par le bon fonctionnement des services publics, par ces centrales électriques transformant les forces naturelles en forces productives, par ces tracteurs qui sillonnent les champs et par les progrès partout perceptibles de l'hygiène sociale.
Les terres sont cultivées, irriguées par les procédés les plus modernes. Les villes s'agrandissent, s`élargissent sous l'influence d'urbanistes soigneux et méticuleux. Plus de détritus nauséabonds dans les rues! Plus de vermine dans les bâtiments publics! L'Italie devient un pays où les produits chimiques qui détruisent les microbes sont en honneur ! »
L'auteur ne se refuse nullement à la louange. Il parle avec complaisance de l'accueil courtois qui est réservé à tous les touristes sans distinction. Il a voyagé en Italie sans aucune lettre de recommandation pour qui ce soit, sans jamais cacher sa qualité de journaliste français. Il a parcouru ainsi le pays en long et en large, partout accueilli avec bonne grâce, partout renseigné avec cordialité. Aucun incident n'a jamais troublé son voyage.
Mr. de Granvilliers, venu en observateur, devait naturellement s'occuper du coût de la vie. Il l'a fait et voici ce qu'il en écrit : «Il est parfaitement inexact de dire que la vie en Italie est plus couteuse que partout ailleurs.»
Puis, il conclut en ces termes: « Fraternellement accueilli partout sans être inquiété par personne, jouissant de bonnes routes, de chemins de fer, de services postaux et téléphoniques parfaits, le touriste découvre une Italie qui ne rappelle en rien celle de 1913 et n'a jamais été plus belle. Et lorsqu'on arrive au terme de son voyage, on se jugerait méprisable de n'être pas équitable envers l'œuvre qu`un tel peuple a su accomplir».
Le second article publié par l'«Intransigeant» est un exposé intéressant des impressions recueillies par un écrivain français dont le nom est universellement connu. Il vient lui aussi, de faire un long voyage dans ce pays. Il a été en contact avec l'Italie nouvelle et sa population. Mr Paul Morand estime que pour mieux faire connaissance avec ses voisins, rien ne vaut l'anonymat, quand on voyage.
Nous voyons donc que l'illustre écrivain a abordé l'Italie comme Mr de Granvilliers, pas de recommandations. Il est entré. Il s'est immédiatement rendu compte qu'il n`était suivi par aucun policier. Il n'a été importuné par aucun propagandiste. Il a constaté que le touriste est parfaitement libre d'exprimer ses opinions et jugements, sans courir le risque de finir dans un cachot. Pas de perquisitions; pas de tentatives de catéchisation fasciste. Par contre, beaucoup de courtoisie, de la part de tous, du simple douanier jusqu`à l'inconnu qui passe. Partout cette simple, cordiale et aimable hospitalité qui a toujours été la caractéristique de ce peuple.
M. Paul Morand adresse un éloge à l'aéronautique. Cet éloge est en vérité bien mérité.
Le Messager du Canal de Suez, 4-3-1931
Tous ceux qui suivaient de près la politique étrangère, avaient été, à un moment donné, sérieusement inquiets de la tension qui marquait les relations franco-italiennes. La conférence de Londres, si mal préparée, avait aiguisé le désaccord entre les deux voisines; la surexcitation de l'opinion publique obligea les leaders politiques à des discours plus ou moins agressifs et les polémiques de presse s'embranchèrent, par delà les frontières. De loin, les choses prirent des proportions exagérées et l'on n'hésita pas à prédire de belliqueux conflits.
Nous n'y avons jamais cru et au moment où le ton de la presse prenait la forme la plus provocante, où les discours crépitaient annonceurs d'orage, nous avons toujours eu confiance eu un inévitable apaisement franco-italien, en l'une reprise certaine d'une politique amicale entre Rome et Paris.
En étudiant l'histoire contemporaine des deux nations, on y trouvera des raisons d'une rigoureuse logique pour qu'elles vivent en paix, pour qu'elles travaillent à consolider la paix. On ne doit pas oublier que la politique étrangère des nations est toujours dictée par des lois impérieuses, géographiques, économiques, stratégiques, plus fortes que les orgueils et les amours propres. Or ces lois imposent à la France et à l'Italie, non seulement de ne pas se battre, mais également de collaborer.
Laissons de côté les arguments tendant à rappeler la même descendance latine, les mêmes affinités de pensée, de goût, de culture, le voisinage séculaire, la parenté intellectuelle et artistique et parlons intérêt pratique, puisque c'est la langue actuelle des nations.
Avant tout et surtout la menace des pays qui furent les empires centraux, qui furent les adversaires communs, qui pourraient demander la révision des traités de la Grande Guerre, qui pourraient l'exiger les armes à la main, le jour où une guerre mettrait aux prises France et Italie. Que ce pays ou l'autre soit vaincu ou vainqueur: son vainqueur sera tellement affaibli, ruiné qu'il ne pourra résister à une attaque des anciens ennemis, heureux de prendre Trieste ou l'Alsace. Aussi une solidarité, lie-t-elle des deux pays: ils peuvent l'oublier dans des accès de mauvaise humeur, des accès prolongés, mais dès que la situation devient critique, sérieuse, ils se retrouvent côté à côté. On l'a bien vu dans la grande guerre; malgré les accords de la Triplice, l'Italie s'est rangée du côté de la France et il en sera toujours ainsi.
Economiquement la France et l'Italie ne pouvaient entrer dans une course aux armements qui aurait été préjudiciable à leurs finances, et qui aurait accaparé une grande partie du Budget au détriment d'autres œuvres de prime importance. Nous devons donc accueillir avec joie la conclusion de l'accord naval qui ne pourra que consolider l'œuvre de paix dans le monde.
Le Messager du Canal de Suez, 16-3-1931
Mr Vincent D. Carro, notre distingué Rédacteur en Chef, vient de nous faire parvenir ses démissions, motivées par des raisons strictement personnelles.
Mr Carro avait vaillamment assumé, depuis un an, la rédaction de notre journal, avec un zèle particulier et une compétence très remarquable.
Aussi est-ce avec le plus vif regret que nous enregistrons aujourd'hui ses démissions.
Nos lecteurs seront toutefois heureux d`apprendre que Mr Carro nous favorisera, comme auparavant, de sa précieuse collaboration, notamment par ses brillantes critiques théâtrales et musicales.
Bulletin Maritime & Commercial, 17-12-1931
Ce matin à 11 h. 30 le S.S. "Pilsna", le paquebot du Lloyd Triestino, sur lequel Gandhi s'était embarqué à Brindisi
[*],
est entré dans notre port, et s'est amarré au Mazout (prés de l'Eau Douce).
Le "leader" du mouvement nationaliste indien, fidèle à ses habitudes de simplicité extrême, malgré les moyens immenses qu'il pourrait avoir, a voulu voyager sur le pont, refusant d'occuper l'appartement spécial mis à sa disposition à bord du "Pilsna". Il voyage donc sur ce bateau, en qualité de passager de dernière catégorie, couchant sur l'écoutille d'une cale située sous le premier pont, où on a étendu une grosse toile. Cet endroit est entouré par des tentes qui l'abritent complètement.
Mr Gandhi a été salué à bord par une députation de notables indiens, résidant en Egypte ainsi que par les représentants du Parti Wafdiste, ayant en tête Me Mahmoud Fahmy El-Nokrachy Bey, arrivé hier du Caire à cet effet, délégué par le Chef du Wafd, et Aly Bey Leheta, Président du Comité local. Malgré l'insistance de toutes ces personnalités, tendant à amener Gandhi à se rendre au Caire pour reprendre ensuite le même paquebot à Suez, le Mahatma n'a pas pu les contenter, pour des raisons de force majeure, le "Pilsna", à cause du retard subi au cours de la traversée, ne pouvant pas mouiller à Suez. On sait d'ailleurs que Gandhi avait accepté par dépêche l'invitation télégraphique que lui avait faite Moustapha el-Nahas Pacha, et qu'il avait décidé de se rendre au Caire avec dix de ses compagnons. Tous les préparatifs avaient été donc faits et les autos qui devaient l'amener à la Capitale étaient prêtes. Cependant, devant la force majeure, on ne pouvait rien décider autrement, aussi Gandhi a-t-il beaucoup regretté d'avoir été contraint de ne pas maintenir sa promesse.
Pour compléter notre chronique ajoutons que d'imposantes forces policières ont été mobilisées ce matin, notamment le long du quai Sultan Hussein et au débarcadère de la Douane ... Sans doute a-t-on jugé, vu la corrélation d'idées politiques entre le parti nationaliste indien et l'opposition wafdiste, que les précautions n'étaient jamais de trop !
Le S/S "Pilsna" s'engagera dans le Canal à destination de l'Inde, ce soir même à 6 heures.
Interrogé sur ses impressions au sujet de son récent voyage en Italie, le Mahatma Gandhi nous a exprimé avec son plus aimable sourire toute son immense admiration pour ce Pays et sa grande satisfaction de l'avoir visité. Il a rencontré à Rome M. Mussolini. Cet homme - dit-il - est la plus pure expression du peuple italien, peuple très intelligent, plein de force créatrice et saturé d'énergie merveilleuse.
______
[*] NOTA:
Gandhi si era recato a Londra per partecipare, quale unico rappresentante ufficiale degli Indiani, ad una conferenza indetta dai Britannici per tentare di mettere a punto una nuova costituzione indiana idonea a far cessare la disobbedienza civile fomentata dallo stesso Mahatma. Di rientro dalla conferenza, conclusasi con un nulla di fatto, Gandhi era transitato da Parigi, dalla Svizzera e si era poi soffermato in Italia, a Milano (11 dicembre) ed a Roma (12 e 13 dicembre). Nell'Urbe egli venne ricevuto da Mussolini, per un incontro che lo stesso Gandhi aveva pubblicamente auspicato prima ancora di andare a Londra, non facendo alcun mistero delle sue simpatie nei confronti dell'Italia e del suo governo. Infatti, transitando da Porto Said nel suo viaggio di andata, egli aveva rilasciato un'intervista al "Giornale d’Oriente" in cui diceva, tra l'altro: "tra tutte le nazioni che, dopo la guerra, tendono con sforzi vigorosi, ad affermarsi ed a creare una realtà, l’Italia occupa un posto privilegiato e distinto. Perciò Mussolini, che è l’animatore di questo risveglio, ha tutta la mia ammirazione". Dopo l'incontro personale a Palazzo Venezia, egli manifestò una stima ancor più netta ed esplicita.
Quando Gandhi concluse il suo viaggio, sbarcando a Bombay il 28 dicembre, trovò in India una situazione ancor peggiore di quella che vi aveva lasciato. Una settimana dopo venne nuovamente arrestato dagli Inglesi e rinchiuso in isolamento per più di un anno.
Bulletin Maritime & Commercial, 1932
9-2-1932
Le croiseur "Trento" et le torpilleur "Espero"
[*]
, qui étaient attendus hier, à Port-Saïd, ont retardé leur arrivée à cause du mauvais temps, et ne sont entrés dans notre port que ce matin à 7 heures.
10-2-1932
Le départ pour Changhaï du croiseur "Trento" et du torpilleur "Espero"
Hier vers 2 h. 30 p.m., les deux navires de guerre italiens qui étaient arrivés le matin de Gaëte se sont engagés dans le Canal.
Le "Trento", jumeau du croiseur à turbines "Trieste", de type ultra-moderne, jauge 10.302 tonnes. Il mesure 196 m. 96 de long, 20 m. 60 de large et 12 m. 30 de creux. Le commandement est confié au Cap. Ettore Sommati. Ce navire bat pavillon de S.E. l'Amiral Cavagnari. L'équipage est composé de 997 hommes, y compris une compagnie du bataillon "San Marco".
L' "Espero" jaugeant 1200 tonnes, mesure 93 m. 20 de long, 9 m. 21 de large et 3 m. 48 de creux. L'équipage est formé de 154 hommes, sous le commandement du Cap. Luigi Carri. Ce contre-torpilleur atteint une vitesse de 37 milles à l'heure, et le "Trento" en effectue 39.
Ils pourraient donc rejoindre Changhaï dans une dizaine de jours, y compris quelques courtes escales de ravitaillement.
20-6-1932
Aujourd'hui, à 2 h. 25 a.m., est arrivé à Port-Saïd, venant de Changhaï, le croiseur italien "Trento".
Cette superbe unité jauge 10.168 tonnes brutes et 4.575 nettes; elle mesure 196 m. 96 de long et 20 m. 60 de large. Son équipage comprend 850 hommes.
Le "Trento", placé sous le commandement du Cap. Sommati, bat pavillon de l'Amiral Cavagnari.
22-6-1932
Ce matin à neuf heures le croiseur italien "Trento", dont nous avions annoncé l'arrivée, a levé l'ancre a destination de Tarante.
29-11-1932
Hier soir, à 8 h. 50, le contre-torpilleur italien "Espero" s'est dégagé du Canal, venant de Changhaï et dirigé à Gaeta.
Il mesure 93 m. 20 de long, 9 m. 25 de large et 3 m. 48 de creux; son tonnage réel est de 1193 tonnes.
Equipage : 150 hommes sous le commandement du Cap. Corsi.
______
[*] NOTA:
Vi furono, in quegli anni, anche altri movimenti di navi e sommergibili italiani in transito dal Canale di Suez, nell'ambito di quanto programmato dalla Regia Marina per soddisfare le normali esigenze operative del tempo di pace. Questi particolari movimenti dell'Incrociatore "Trento" e del Cacciatorpediniere "Espero" ebbero tuttavia una più elevata valenza politica, poiché si trattò delle due navi da guerra che l'Italia inviò nel Mar Giallo, con un'aliquota del Reggimento San Marco, quale presenza navale di dissuasione a protezione della piccola Concessione italiana di Tientsin, messa in pericolo dalla guerra cino-giapponese.
Bulletin Maritime & Commercial, 20-2-1933
S.M. Vittorio Emanuele III di Savoia, Roi de la Grande Italie Victorieuse, débarque aujourd'hui dans la Vallée du Nil pour rendre à S.M. Fouad Ier la visite officielle que l'illustre Monarque égyptien lui fit en 1927.
Cette nouvelle rencontre des deux Souverains, qui incarnent en eux le prestige des deux Pays au passé glorieux et au radieux avenir, sera particulièrement touchante, comme elle l'a été a Rome, lorsque Fouad, qui retournait en Roi dans sa chère Italie où en Prince il passa sa meilleure jeunesse, avait cordialement embrassé son grand ami personnel Vittorio Emanuele, camarade d'études a l'Académie Militaire de Turin.
On se souvient, d'ailleurs, de toutes les délicates attentions dont le Roi d'Italie fut l'objet de la part des autorités égyptiennes, lors de son récent passage au Canal. Malgré le caractère privé de son transit, le Roi d`Egypte avait tenu à lui rendre les honneurs maxima, et, dans ce but, c'était lui-même qui impartissait par téléphone les ordres nécessaires aux chefs des administrations locales. Aussi, les textes des dépêches échangées entre les deux Souverains furent-ils des plus émouvants.
Deux Rois amis, deux Nations amies. Egyptiens et Italiens se sont sympathisés de temps immémorial et les liens qui unissent ces deux nobles races ont tendance à se resserrer toujours davantage, car, fières de leur origine millénaire elles y puisent la force et le courage de réaliser leurs aspirations. Et, de fait, elles renaissent toutes deux a une nouvelle vie à laquelle elles ont pleinement droit et se lancent hardiment sur la voie du triomphe, soutenues. dans leur marche ascendante, par l`héritage sacré d'intelligence qui avait fait des Pharaons et des Romains les maitres de la civilisation. Et leur essor impétueux ne saurait plus être endigué : le fait de voir à la tête de ces Peuples de Monarques aussi éclairés, secondés par leurs forts gouvernements [*], nous en donne la certitude la plus absolue.
Le 28 Septembre écoulé, nous décrivions, à propos du passage de Sa Majesté Victor Emmanuel dans nos eaux, l'inébranlable foi et dévotion manifestées par les Italiens de notre zone envers leur illustre Souverain. Et nous ajoutions:
« Dans les acclamations frénétiques de la foule, le Père bien-aimé de tous les Italiens a senti, non sans émotion, l'immensité, la sincérité et la profondeur du sentiment de parfait loyalisme qui anime ses sujets».
Cette fois-ci, la manifestation revêtira un caractère d'apothéose, d'autant plus que le Monarque d'Italie est accompagné de S. M. la Reine d'Italie et de S. A. R. la Princesse Marie. De plus, mais en forme privée, voyagent également avec eux S. A. R. la Princesse Mafalda avec son mari S. A. le Prince de Hesse.
Le Roi d'Italie est l'Hôte de l'Egypte. Les 50.000 Italiens qui travaillent dans ce pays si hospitalier, jubilent de liesse à laquelle prennent part également tous les indigènes. Le Roi-Soldat trouvera donc ici l'accueil chaleureuse et enthousiaste qu'il mérite, et les manifestations spontanées de la population égyptienne et des colonies italiennes restera ineffaçable dans tous les cœurs, de même qu'elle sera gravée dans l'Histoire comme l'événement le plus significatif de l'indissoluble amitié qui unit les deux Puissances Méditerranéennes.
Vive l'Egypte !
Vive l'Italie !
[*] NOTA:
Al di là dell'evidente eccesso di enfasi retorica, che risulta peraltro coerente con lo stile dell'epoca e commisurato alle sensibilità egiziane, è notevole l'accenno ai due "governi forti" dell'Italia e dell'Egitto: se il primo si autodefiniva esplicitamente una dittatura (pur sollecitando reiteratamente il consenso popolare, con uno scrupolo demagogico che gli antichi dittatori romani avrebbero fieramente disdegnato), per il secondo la cosa permaneva formalmente sottaciuta. Di fatto, tuttavia, il re Fuad I aveva in quegli anni esautorato il Parlamento, relegandolo ad un ruolo meramente consultivo. Il suo governo veniva pertanto considerato sempre più dispotico, tanto che il malcontento generale dovrà poi costringere quel Re, due anni dopo, a ripristinare la vecchia costituzione.